Introduction
Les ressources naturelles renouvelables constituent un patrimoine inestimable dont les humains sont tenus d’exploiter de manière soutenable pour bien être de l’homme et pour les générations futures. Une telle exploitation nécessite un concours multidisciplinaire de toutes les parties prenantes. C’est pour cette raison que le monde scientifique se doit de communiquer ses résultats de recherche à la communauté locale souvent utilisatrice directe des ressources naturelles. Le présent rapport s’inscrit dans cette logique. En effet, le projet CEBIOS-GTI de l’IRSNB soucieuse de la valorisation de résultats de recherche auprès de la communauté locale a financé notre projet intitulé ‘’Distribution et les variations phénotypiques chez le poisson Lamprichthys tanganicanus dans le lac Kivu’’. Cette sensibilisation constitue une restitution des nos résultats de recherche sur les poissons du lac Kivu auprès d’un public moins scientifique mais connu être utilisateur quotidien de la ressource halieutique. Nous décrivons dans les lignes qui suivent le déroulement des activités réalisées sur le terrain dans le cadre de la sensibilisation de la communauté locale moins scientifique vivant dans la région du lac Kivu, partie congolaise. Cette communauté locale est majoritairement représentée par les pêcheurs du lac Kivu.
Déroulement de la campagne de sensibilisation
Les activités des campagnes de sensibilisations se sont déroulées dans le 4 sites choisis après avoir harmonisé avec les différents services concernés. La compagne de sensibilisation a consisté à une présentation power-point sur rétroprojecteur dans une salle de réunion.
Juste avant la présentation de l’exposé, une fiche d’enquête était remise aux participants : Question de jauger si les participants connaissent le poisson en question. Sur le questionnaire, on peut y voir la photo du poisson avec 5 petites questions en swahili et français. Ces questionnaires étaient rapidement repris. Il importe de signaler que la majorité de participants répondaient chaque fois que le poisson s’appelle ‘’kagame’’ et qu’il a été introduit au lac Kivu par les services techniques du Rwanda. Une minorité l’a appelé ‘’Lamere’’ pour faire allusion à son gout amer. Aucun participant n’a été capable de dire que le poisson est originaire du lac Tanganyika ou que son s’appelle Kalusiya.
L’exposé proprement-dit a consisté finalement à présenter le poisson Lamprichthys tanganicanus d’abord par son nom utilisé dans la région puis sous son nom vernaculaire utilisé dans la région du Lac Tanganyika, il s’agit du nom de ‘’Kalusiya’’. Il s’en est suivi de la présentation des hypothèses de son mode d’introduction au lac Kivu, sa distribution au lac Kivu ainsi que les changements phénotypiques survenus au sein de ce poisson après son introduction au lac Kivu. Nous avons insisté sur les caractéristiques de reproduction de ce poisson comparées à celles des fretins Limnothrissa miodon, communément appelé ‘’Sambaza’’. Ce poisson est bien connu des pêcheurs et des consommateurs car c’est sur lui que repose la grande partie des revenus de pêche au lac Kivu.
Chaque fois, la présentation durait 25 à 30 minutes sous un regard attentif du public. La grande stratégie de communication utilisée dans cette présentation était de montrer chaque fois les images de photo de terrain projeté sur un mur dans une salle. Après la présentation, la modération était faite par le président des pêcheurs qui prenait chaque fois 3 questions dans le public. Les grandes questions ont tourné sur l’origine du poisson ainsi que ses effets jugés néfastes par les pêcheurs au lac Kivu. D’autres questions concernaient les mesures en mettre en place pour augmenter la production de pêche au lac Kivu.
