Les services écosystémiques et les mesures de gestion associées dans la Réserve de Biosphère de la Pendjari

Contexte

Le Parc National de la Pendjari (PNP) crée en 1961, est devenu avec les zones cynégétiques une réserve de biosphère le 16 juin 1986 et patrimoine mondiale de l’Unesco en 2017. Située au Nord-Ouest de la République du Bénin, à la frontière du Bénin avec le Burkina-Faso. Elle se situe dans le Département de l’Atacora et se répartit sur les territoires des communes de Matéri, de Tanguiéta et de Kérou. Elle couvre une superficie totale de près de 4661,4 km² et est constituée du Parc National de la Pendjari (PNP : 2660,4 Km²), de la Zone Cynégétique de la Pendjari (ZCP : 1750km²) et de la Zone Cynégétique de Konkombri, (ZCK : 251 km²). (CENAGREF, 2005 ; Kiansi, 2012). Ce patrimoine, gérée depuis lors par le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) a été déléguée par le gouvernement du Bénin à African Parks Network (APN) en 2017 avec pour objectif principal le développement touristique. Le patrimoine mondial de la Pendjari demeure un écosystème important pour la conservation de la biodiversité en Afrique de l’Ouest et au Bénin en particulier. Il regorge d’une biodiversité impressionnante et procure d’énormes services écosystémiques pour le bien-être de la population riveraine. 

Les biens et services qu’il fournit sont indispensables à la durabilité du bien-être, ainsi qu'au développement économique et social future des populations environnantes. Ainsi une meilleure connaissance de ces services écosystémiques contribuera à leur conservation durable. Plusieurs projets ont abordé diverses dimensions de l’importance des services écosystémiques dans le patrimoine mondiale de la Pendjari. Le plus récent étant le projet EVAMAB qui a abordé la « Perception des gestionnaires et communautés riveraines du patrimoine de la Pendjari (Bénin) vis-à-vis des services écosystémiques qu’il fournit », ce qui a permis de tester des outils d’évaluation économique des services écosystémiques. Ce projet a significativement contribué à une meilleure connaissance des services écosystémiques et des relations entre les acteurs clés et ces services pour une meilleure appréciation du potentiel de gestion et de développement socioéconomique, et ce afin de mieux protéger la biodiversité du patrimoine pour les générations futures. Il a permis d’identifier entre autre les services écosystémiques importants pour la population riveraine et pour les gestionnaires. Aussi les mesures de gestion ont été identifiées et les recommandations pour concilier les intérêts des acteurs clés autour des services écosystémiques sont formulées. Mieux, le plan stratégique 2011-2020 du Bénin a fixé 20 objectifs, qui s’alignent sur ceux dits d’Aichi, qui visent à guider les efforts de la communauté internationale pour protéger la biodiversité de la planète. Dans cette logique le présent projet a été d’une importance capitale car soutient deux objectifs prioritaires qui sont :

1. « Objectif Stratégique 1 : Susciter et développer chez tous les citoyens les Organisations de la Société Civile et les gouvernants, une prise de conscience plus aigüe du danger de la perte continue de la Biodiversité et une motivation réelle à agir pour sa conservation, sa valorisation et son utilisation durable »
2. « Objectif Stratégique 4: Inverser de façon significative la tendance à l’appauvrissement et à la dégradation des habitats naturels, y compris les forêts ». Ces deux objectifs ont été sélectionnés dans le cadre de la mise en œuvre du projet Measuring Reporting and Verification (MRV) visant à choisir et développer des indicateurs de la biodiversité au Bénin.

Il était donc important de vulgariser ces résultats pour sensibiliser les acteurs afin que les nouveaux gestionnaires du patrimoine intègrent ces résultats pour améliorer leur mode de gestion et permettre à la population riveraine de mieux comprendre l’importance de conserver ces services.

Objectif global :

L’objectif global de ce projet était d’informer et de sensibiliser différents acteurs (les élus locaux et les décideurs, les ONGs internationales et nationales rencontrés lors de la collecte de données, ainsi que les gestionnaires du parc) sur les services écosystémiques prioritaires du patrimoine mondial de la Pendjari.

Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques du projet étaient :

• Le concept de service écosystémique est compris par les acteurs impliqués dans la gestion du patrimoine mondiale et les populations riveraines.
• Les services identifiés comme prioritaires pour la population riveraine sont connus et intégrés par les acteurs impliqués dans la gestion du patrimoine mondiale.
• Les mesures de gestion existantes ou potentielles sont connues et discutées par les acteurs impliqués dans sa gestion.

Activités :

• Une synthèse bibliographique des résultats des études sur les services écosystémiques du patrimoine mondiale de la Pendjari
• L’organisation d’une séance de concertation pour définir et harmoniser les orientations en matière de sensibilisation sur la base des résultats de recherche (groupes cibles, messages clés et besoins de sensibilisation, formats, etc.)
• L’organisation d’un atelier de sensibilisation avec les acteurs impliqués dans la gestion du patrimoine mondiale de la Pendjari
• La création et la dissémination des policy briefs.