Contexte

Située entre le 15ième et le 27ième parallèle nord, le territoire de la République Islamique de Mauritanie s’étend sur une superficie de 1.030.700 km². Elle est limitée au Nord par l’ex-Sahara Occidental et l’Algérie, à l’Est par le Mali, au Sud par le Mali et le Sénégal et à l’Ouest par l’Océan Atlantique sur une côte d’une longueur de plus de 700 Km.

La Mauritanie est couverte par deux écozones ou régions biogéographiques terrestres sur les huit au plan mondial. Il s’agit du paléarctique et de l’afro-tropical. Elle se déploie sur quatre zones éco-climatiques : la zone aride, la zone sahélienne, la zone du fleuve et la façade maritime.

La Mauritanie est de tous les pays sahélo-sahariens le plus occidental, celui où le désert vient à la rencontre de l’océan au point parfois de s’y noyer, où le Sahel côtoie le Sahara de manière qui porte confusions, où s’effectue l’introgression des flores tropicale et méditerranéenne, le brassage des cultures arabo-berbères et négro-africaines.

Sur le plan climatique, l’ombrique est le facteur cardinal, et l’ensemble des auteurs reconnaît en l’isohyète 150 mm, une limite satisfaisante entre domaine saharien et domaine sahélien; la faiblesse des altitudes (tout le pays se situe au-dessous de 920 m d’altitude) n’autorise aucune variation adiabatique, bien que l’orographie joue un rôle non négligeable dans la distribution des pluies.

Le pays peut être donc subdivisé en deux zones d’inégales importances : une région saharienne sur les 3/4 Nord et une région sahélienne sur le 1/4 restant. En plus, on peut surimposer à ce tableau deux domaines azonaux, à l’Ouest le secteur littoral, au Sud le secteur de la Vallée du Fleuve Sénégal, bien individualisés par leur éco-géographie.

Zones hyperarides, arides et semi-arides se côtoient, les premières gagnant inexorablement du terrain et avec la sécheresse persistante, la frange sahélienne ne fait que s’amincir. Grâce à l’humidité océanique, la façade maritime échappe quelque peu aux méfaits de la sécheresse climatique. Toute cette région concerne le grand bassin sénégalo-mauritanien qui délimite un territoire, le littoral, de faible altitude, où l’uniformité du peuplement végétal domine très largement.

Le domaine continental comporte de grands écosystèmes qui diffèrent selon la hauteur des pluies annuelles et l’indice de végétation. Il s’agit des écosystèmes sahéliens et des écosystèmes sahariens à l’intérieur desquels se trouvent un réseau important de zones humides. Les écosystèmes sahéliens reçoivent une pluviométrie annuelle supérieure à 200 mm et les écosystèmes sahariens des hauteurs annuelles de pluies inférieures à 200 mm. Ces deux écosystèmes représentent aussi la zone pastorale qui est d’une très grande importance sociale.

La couverture forestière est estimée, en 2010, à 317.000 ha. Elle est constituée principalement de formations naturelles dominées par des mimosacées, césalpiniacées, des fabacées et des combrétacées. Au total, on compte dans ces zones environ mille deux cent espèces végétales. Ce sont des milieux dont les cortèges floristiques et faunistiques diffèrent, parfois considérablement, avec les conditions du milieu, en particulier, la température, les précipitations, l’altitude, la nature du sol, etc.

La région saharienne du pays comporte d’autres écosystèmes portant le même nom et qui, de par leurs formations végétales, sont très souvent rattachés aux écosystèmes méditerranéens. En effet, une partie du nord du pays se trouve hors de la zone intertropicale et bénéficie de ce fait de l’influence du climat méditerranéen.

Les zones humides situées à l’intérieur de ces deux ensembles sont deux types. Il s’agit des oasis dans la zone saharienne et de mares endoréiques dans la zone sahélienne. Le nombre de ces dernières n’est pas bien connu mais plusieurs études les estiment à plusieurs centaines. Ces mares constituent des lieux de concentration de la biodiversité faunique et floristique et jouent un rôle important dans la migration de l’avifaune migratrice afro-tropicale et du paléarctique occidental d’où leur dimension internationale. Ces zones humides subissent malheureusement plusieurs pressions d’ordre anthropique et d’ordre climatique à cause de la dépendance de leur alimentation en eau de la pluviométrie. Une stratégie nationale de conservation de ces zones humides est en cours d’élaboration et permettrait certainement d’améliorer de façon sensible leur état de conservation.

Parmi également les principales composantes de ces deux grands domaines continentaux, la zone agricole couvrant une superficie de 326 800 ha, dont 11,5 % seulement pour l’agriculture irriguée.

Sur le plan taxonomique, le milieu continental, avec sa composante végétale, constitue, et de loin, le milieu le plus riche en termes d’espèces avec plus de 1200 espèces végétales réparties en cent quinze familles dont huit familles (Poacées, Cypéracées, Astéracées, Euphorbiacées, Convolvulacées, Malvacées et Crucifères) réunissent à elles seules plus de cinquante pour cent des espèces. Les autres familles sont souvent mono-génériques, voire mono-spécifiques (source ISS, 1991).

Les ressources génétiques terrestres sont nombreuses et d’une importance capitale pour le maintien de l’équilibre écologique du pays et de son développement socio-économique. On y distingue des ressources génétiques d’intérêt écologique parfaitement adaptées aux conditions du milieu et qui, seules pourraient assurer la restauration, la réhabilitation des milieux dégradés ; mais, il existe également d’importantes ressources génétiques d’intérêt socio-économique qui, avec leurs formes sauvages apparentées, constituent un patrimoine biologique vital susceptible de contribuer à assurer, surtout dans le domaine agricole, une certaine autonomie en matière de sécurité alimentaire.

Toutefois, les informations sur la biodiversité du Mauritanie ne sont pas exhaustive. Des données sous diverses formes existent de façon éparse sur l’ensemble du territoire.

Conformément au paragraphe 3 de l’Article 18 de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), le Mauritanie a mise en place son CHM national en tant qu’un mécanisme d’échange de l’information depuis longtemps, mais renferme peu de données.

Par ailleurs, la décision IX/30 de la 9iéme conférence des Parties à la convention relative à la coopération scientifique et technique et mécanisme du centre d'échange, encourage les parties à prendre, selon qu'il convient, les mesures pour établir les mécanismes nationaux de centres d'échange solides et durables.

C’est dans ce cadre que le Mauritanie voudrait à travers ce projet sur un an, renforcer son CHM à travers une collecte de données exhaustives afin de permettre à cet outil d’être plus visible, mieux connu et servir de banque de données de référence de la biodiversité au Mauritanie.

Aussi, dans le cadre de la coopération SUD-SUD, Mauritanie-Maroc, le point focal du Maroc souhaite est prédisposé à appuyer le point focal Mauritanie à renforcer les capacités du CHM et des parties prenantes, à travers la collecte de données sur la biodiversité au Mauritanie et la formation des contributeurs nationaux. La collecte des données débutera dès la réception des fonds alloués et la formation sera organisée au cours du mois de novembre 2016 au Mauritanie.

Il est a noter que le Mauritanie prendra en charge tous les frais concernant la logistique autre que les frais d’internet, de déplacement et séjour du formateur.

Objectif Global

L’objectif global de ce projet est d’améliorer le contenu du CHM Mauritanie en utilisant le portal tool kit (PTK) développé par l’Union européen avec l’appui de la Belgique et de former les contributeurs nationaux sur l’utilisation d’une manière efficace de cet outil

Objectifs Spécifiques

Les objectifs spécifiques du projet sont de :

  • Finaliser l’architecture du site
  • Collecter les données existantes traitant de la biodiversité sur toutes les formes
  • Former les contributeurs nationaux et les gestionnaires CHM du Mauritanie sur le PTK.

Résultats attendus

  • L’architecture du site est finalisée
  • Les données sont collectées
  • Le CHM Mauritanie est renseigné et connu
  • 23 contributeurs du CHM  sont formés
  • 02 Co-gestionnaires du CHM sont formés
  • Le CHM Mauritanie est fonctionnel/opérationnel
Aichi targets
19. Knowledge improved, shared and applied
Countries
Belgium
Mauritania
Morocco